Avril au Japon - partie 3 : Kyoto
Nous voici à Kyoto, ville fondée en 794, et ancienne capitale impériale jusqu'en 1869 où Tokyo fut choisie pour la remplacer. La ville est agréable, calme, et regorge de temples et surtout de jardins magnifiques.
Nous partons dès la première matinée visiter le pavillon d'argent ou Ginkakuji Temple. Le temple fut construit au XV° siècle comme résidence secondaire du shogun Yoshimasa, et ce dernier voulait le faire recouvrir de feuilles d'argent, mais son projet dut être abandonné faute de financement. Le shogun est le chef du gouvernement militaire, qui possède le pouvoir politique effectif à la place de l'empereur, depuis le temps des samouraïs au XII° siècle.
Au-delà du temple, la promenade dans les jardins somptueux est très plaisante.
Le pavillon d'argent.
Drôle de tas de sable entouré par une étendue de sable : il représente en fait le Mont Fuji !
Bâtiment pour la cérémonie du thé.
Du point le plus haut du jardin, vue sur le pavillon d'argent et une partie de la ville.
En partant du pavillon d'argent, nous allons sur le chemin de la philosophie, parcours bordant un canal, qui passe non loin de plusieurs temples.
Jardin du temple Honen-in, et son sable soigneusement ratissé.
Composition florale.
Une fleur dans les fleurs.
La porte d'entrée et son imposant toit de chaume, on se croirait en Normandie !
Entrée du temple Nanzen-ji, datant du XIII° siècle. La plupart des bâtiments ont été reconstruits après guerres et tremblements de terre, mis à part l'aqueduc, qui est inspiré du style occidental. Après la Normandie, on se croirait presque au pont du Gard !
En fin de journée, et après une pause bien méritée à l'hôtel, nous ressortons nous balader dans le quartier de Gion. C'est le quartier où les japonais viennent fairent la fête, dans les maisons de thé en particulier. C'est aussi dans ce quartier que l'on trouve les fameuses Geishas, dont la tradition est originaire de Kyoto. Les véritables Geishas du Japon, appelés ici des Geikos (ou Maikos quand elles sont en apprentissage), se trouvent dans cette ville de Kyoto. Ce sont des artistes professionnelles qui font notamment des spectacles de danse, en tenue traditionnelle : kimonos et chaussures à hauts talons en bois. Nous en avons aperçu une dans la rue, mais n'avons pas voulu l'importuner pour la prendre en photo, comme le font malheureusement de nombreux touristes.
Pour notre deuxième journée à Kyoto, nous partons dans la proche banlieue visiter le temple de Fushimi Inari. Comme son nom l'indique, le temple est dédié à la déesse Inari, déesse de la croissance du riz. Et le renard étant son messager, nous voyons plusieurs statues de renard.
Le temple est surtout connu pour ses centaines de toriis. Après les milliers de bouddhas en Birmanie et au Laos, nous avons ici notre dose de toriis !
Atelier écriture de voeux sur des petits bouts de bois représentant une tête de renard.
Renards et toriis.
En rentrant de cette belle balade dans ce temple de Fushimi Inari, nous mangeons dans un restaurant "Sushi belt" : les sushis sont sur un tapis roulant et les clients sont attablés autour. La couleur de l'assiette indique le prix du sushi. Capucine se jette littéralement dessus et nous avons une belle pile d'assiettes à la fin du repas !!
Puis direction le château Nijo-jo ! Ce château date du début du XVII° siècle. C'est dans ce château qu'a été annoncé en 1603 l'unification du Japon, et il a été également le lieu de plusieurs cérémonies marquant le début et la fin du régime féodal, ainsi que la création de l'État moderne japonais.
Certains de ses bâtiments sont les survivants de l'une des périodes d'or de l'architecture ornementale et du design japonais.
Tourelle extérieure.
Porte Kara-mon, gardant l'entrée du palais. Cette porte est décorée par des gravures de grues, pins, bambous et fleurs de pruniers, symbole de longévité. Se trouvent aussi des lions, gardiens du palais.
Troupe d'écoliers, en uniforme, visitant le château !
Ordre dans les jardins.
La dernière curiosité de ce château, mais impossible à prendre en photo, est le parquet "rossignol". Le plancher du palais semble émettre un chant, ressemblant à celui du rossignol, quand on marche dessus. Certaines légendes disent que ce mécanisme était destiné à signaler la présence d'intrus. Certains romans prêtent à leurs héros le "pouvoir" de marcher dessus sans faire chanter le parquet. Le son vient des attaches entre les planches et les solives qui frottent contre les clous plantés dans les solives, quand le plancher bouge verticalement. Et en effet, nous avons pu entendre ce son, qui s'approche du chant d'un oiseau !
En rentrant à l'hôtel, nous passons par un marché et voici une des spécialités japonaises : en dehors des produits de la mer, les japonais mangent des légumes sous forme de condiments.
Pour la dernière journée à Kyoto, nous allons visiter le temple le plus populaire, à savoir le pavillon d'or ou Kinkakuji Temple. Ce pavillon est entièrement recouvert de feuilles d'or. Il date de la fin du XIV° siècle, et fut édifier par un shogun. L'édifice actuel est une réplique de l'original qui fut détruit par un incendie volontaire en 1950.
Même les gouttières sont recouvertes de feuilles d'or.
Les jardins sont somprtueux.
Nous avons juste le temps de passer par le temple Ryoanji, célèbre pour son jardin zen, composition de gravier blanc et de quinze rochers formant cinq groupes. Cet assemblage de rochers et de gravier est censé représenter l'ultime "paysage sec" dans lequel la nature est compressée et représentée par un espace très étroit, confiné.
Certaines personnes semblent méditer devant cette composition minérale. D'autres sont complètement indifférentes.
Dans le pavillon, nous pouvons observer des salons traditionnels avec des tatamis au sol et des cloisons de papier.
La photo suivante représente un bassin en pierre, pour se laver. Une inscription signifiant "J'apprends seulement pour être contenté" est inscrite autour. Elle invite les utilisateurs à méditer sur la notion de richesse spirituelle par opposition à la richesse matérielle, associée à la pauvreté spirituelle.
Les jardins entourant le jardin zen sont eux encore magnifiques, procurant un apaisement profond.
Après ces trois journées sur le thème de la sérénité, il est l'heure de partir à la gare pour prendre notre train afin de regagner Tokyo et y finir notre séjour au Japon. Nous en profitons pour admirer le hall principal de la gare !